Par la voix de sa secrétaire générale adjointe, Michelle Bachelet, l’Onu s’est exprimée sur le cas des femmes résidant dans le nord du Mali. Une situation des plus préoccupantes.
Mme Bachelet, l’ancienne présidente du Chili et actuellement directrice exécutive d’ONU-Femmes, n’a pas mâché ses mots : « nous sommes très préoccupés par la situation des femmes dans le nord » du Mali, a-t-elle confié à la presse lors de son passage à Dakar. Pour cause, « les femmes (y) sont victimes de violences sexuelles, de même que les enfants ». D’ailleurs, la secrétaire générale adjointe de l’ONU arrive le 9 janvier au Mali où elle aura sûrement l’occasion de palper de plus près cette terrible situation humanitaire. C’est plein de détermination qu’elle prendra la direction de Bamako : « nous voudrions montrer ce que nous pouvons faire pour protéger les femmes contre ce genre de danger ». Des propos parfaitement en phase avec la vocation d’ONU-Femmes, l’agence spécialisée des Nations Unies pour la parité et l’autonomisation des femmes dans le monde. Ce défi n’est pas des plus faciles à relever au moment où les tensions ne cessent de croître entre le gouvernement et les groupes islamistes rebelles qui occupent le nord du pays. Alors que, parallèlement, aucune solution politique ne semble poindre à l’horizon. Une situation qui s’est aggravée avec la progression de divers groupes armés, dont Ansar Dine et le Mouvement pour l’Unicité et le Jihad en Afrique de l’Ouest (MUJAO), qui sont descendus vers le sud, non loin de la ligne de front. Ce qui a poussé les forces loyalistes à répliquer par des tirs de sommation. En attendant, les habitants du nord triment sous la charia, et certaines femmes ont été mises aux arrêts faute d’avoir respecté le port du voile islamique.