D’après des renseignements militaires maliens, l’armée régulière a tiré sur des combattants islamistes à Gnimignama (centre). Car, les rebelles issus en majorité des rangs d’Al-Qaïda au Maghreb Islamique (AQMI) et d’Ansar Dine qui occupent le nord du pays, avaient pris en masse, lundi, la route du sud du Mali.
C’était prévisible. Le face-à-face a bel et bien eu lieu. Armés jusqu’aux dents, des éléments de différents mouvements d’insurrection du nord du Mali avaient entrepris de descendre vers le sud malien. D’après certaines sources, les rebelles avaient atteint la ligne de démarcation située dans la région de Mopti (localité située à 500 km de la capitale Bamako). Ces hommes appartiendraient en majorité aux groupes d’AQMI et d’Ansar Dine. Cette dernière organisation a d’ailleurs récemment défrayé la chronique, en revenant sur ses récents engagements de paix. A côté, il semblerait que des islamistes du Mouvement pour l’Unicité et le Jihad en Afrique de l’Ouest (MUJAO) et de Boko Haram du Nigeria étaient positionnés en soutien à Boré. Dans ce secteur, qui est traversé par la route nationale reliant Douentza à Konan, des forces loyalistes ont riposté aux rebelles. L’armée malienne aurait même recouru à l’arme lourde lors de ces affrontements qui se sont déroulés dans le village de Gnimignama.
Ce déplacement massif des troupes insurgées a suscité une vive inquiétude non seulement au sein de la population locale, mais également dans les pays voisins du Mali. Il intervient seulement 3 jours avant de nouvelles négociations entre les autorités maliennes, le Mouvement National de Libération de l’Azawad (MNLA) et Ansar Dine. Ces discussions se tiendront jeudi 10 janvier à Ouagadougou sous la direction du président burkinabé et médiateur dans la crise malienne, Blaise Compaoré.