Soudan : L’ONU presse pour un cessez-le-feu à El Fasher dans le nord 

Le chef des Nations Unies, Antonio Guterres, a lancé un appel pressant aux parties en conflit au Soudan, les enjoignant à mettre un terme immédiat aux hostilités et à reprendre sans délai les pourparlers en vue d’un cessez-le-feu à El Fasher, dans le Nord du pays.

Dans une déclaration émise par son porte-parole lundi soir, le Secrétaire général de l’ONU s’est montré « extrêmement préoccupé par le déclenchement des combats à El Fasher, qui mettent en péril la sécurité de plus de 800 000 civils ».

Soulignant l’obligation de toutes les parties, en vertu du droit international humanitaire, de protéger les civils, Guterres a appelé les factions belligérantes à permettre à la population civile de se déplacer vers des zones sécurisées. Il a également demandé à toutes les parties de garantir un accès humanitaire rapide, sûr et sans entraves à tous les civils nécessitant une assistance à El Fasher et dans le Darfour.

Le Secrétaire général a mis en garde contre le fait que « cibler intentionnellement des civils et entraver délibérément l’aide humanitaire aux personnes dans le besoin peut constituer des crimes de guerre ».

Il a en outre exhorté les parties à cesser immédiatement les hostilités et à revenir à la table des négociations pour un cessez-le-feu, soulignant que cette escalade des tensions survient dans une région déjà confrontée à une crise alimentaire imminente.

Il a souligné le rôle crucial de la région d’El Fasher en tant que plateforme humanitaire des Nations Unies, garantissant la distribution équitable d’une aide vitale dans les cinq États du Darfour en fonction des besoins réels.

Par ailleurs, le Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations Unies (OCHA) a averti que plus de 7,1 millions de personnes seront confrontées à une grave insécurité alimentaire au Soudan du Sud entre avril et juillet.

Selon le dernier rapport de l’OCHA publié dimanche, le conflit au Soudan a entraîné 655 694 arrivées au Soudan du Sud jusqu’au 30 avril, avec une moyenne d’environ 1 800 personnes par jour. Cette situation augmente le nombre de personnes menacées par l’insécurité alimentaire. L’OCHA souligne que l’arrivée continue de rapatriés et de réfugiés « exerce une pression supplémentaire sur les services déjà limités aux points de frontière et dans les zones de destination au Soudan du Sud ».