Le site web de Radio M, le dernier souffle pour la liberté de la presse en Algérie, faisant partie du groupe de médias indépendants dirigé par le journaliste algérien Ihsane El Kadi, a cessé ses activités mercredi dernier, suite à la confirmation par la justice de la dissolution de la société éditrice du média. Cette décision a été annoncée par l’équipe de Radio M à travers un communiqué émouvant publié sur Facebook.
Depuis l’incarcération de M. El Kadi en décembre 2022, directeur de publication de Radio M, les autorités avaient saisi les équipements de la station et mis sous scellés ses locaux. Malgré les difficultés et le harcèlement constant des journalistes par les autorités, ainsi que les poursuites contre la société éditrice, Radio M avait réussi à maintenir ses activités.
L’équipe de Radio M a exprimé sa résilience face aux obstacles rencontrés, mais a finalement dû céder après la confirmation par la Cour d’appel d’Alger le 13 juin 2024 de la dissolution d’Interface Médias, l’entité éditrice de Radio M. Cette décision intervient après que M. El Kadi ait été condamné en appel en juin 2023 à une peine de sept ans de prison, dont cinq ans fermes, suite à des accusations de « financement étranger de son entreprise ».
La fermeture de Radio M a été largement critiquée, notamment par la Ligue algérienne de défense des droits de l’homme (LADDH), qui a déploré sur sa page Facebook une atteinte sévère à la liberté de la presse en Algérie.
Ce contexte s’inscrit dans un cadre plus large de répression des médias indépendants en Algérie, comme souligné par Reporters sans Frontières (RSF) qui a noté une détérioration de la liberté de la presse dans le pays en 2024, avec des journalistes souvent menacés ou arrêtés pour avoir simplement traité de sujets sensibles comme la corruption ou les manifestations.