Algérie : Le général Mohamed Kaidi à la tête de l’armée après l’élection présidentielle

Après l’élection présidentielle anticipée prévue le 7 septembre 2024, le général Mohamed Kaidi va prendre le commandement de l’Armée Nationale Populaire Algérienne (ANP), selon des sources militaires.

Cette transition à la tête de l’armée intervient dans un contexte marqué par des tensions internes et des luttes de pouvoir au sein de l’institution militaire.

Le général Mohamed Kaidi, pressenti pour le poste de chef d’état-major de l’ANP, avait été renvoyé en novembre 2021 par le général Saïd Chengriha. Ce renvoi, accompagné de l’arrestation de nombreux autres hauts gradés de l’armée, est perçu comme étant lié à une lutte de pouvoir et des règlements de comptes entre officiers.

Depuis la mort du chef d’état-major, le général Gaïd Salah, et la nomination du général Saïd Chengriha à la tête de l’ANP, une purge sans précédent continue d’être opérée dans les rangs de l’armée nationale algérienne.

Le général Chengriha, confronté à des conflits d’intérêt, s’est accaparé le centre de décision pour légitimer ses actes et préserver les intérêts de son clan. Il est notamment accusé de favoriser son fils, Chafik Chengriha, affecté auprès de l’attaché militaire de l’ambassade d’Algérie à Paris et en charge du renseignement militaire et de la surveillance des dissidents algériens réfugiés en Europe.

Mohamed Kaidi, considéré comme le second personnage au sein de l’ANP, a été victime de sa réputation dans la lutte contre l’intégrisme islamiste armé, de son instruction et de ses compétences. C’était lui qui avait représenté l’Algérie lors de la 13ème réunion des chefs d’états-majors des armées des pays membres de l’initiative «5+5 Défense», tenue le 30 octobre 2021 par visioconférence en Mauritanie à Nouakchott.

D’après les analystes, le changement de leadership au sein de l’ANP risque d’avoir des répercussions importantes sur la politique de défense et la stabilité interne en Algérie.

Le retour de Mohamed Kaidi à la tête de l’armée marquera une nouvelle ère dans la gestion des affaires militaires du pays. Reste à voir si ce changement apporterait une véritable réforme ou si les luttes de pouvoir continueront à miner l’institution militaire.