Soudan : 50 morts signalés lors d’une attaque des paramilitaires

Un groupe prodémocratie a rapporté qu’au moins 50 personnes ont été tuées dans le centre du Soudan lors d’une attaque des Forces de soutien rapide (FSR), des paramilitaires qui ont assiégé des villages entiers dans la région. 

Le Comité de résistance de Hasaheisa, un groupe local d’entraide, a déclaré à l’AFP que les villages d’al-Sariha et d’Azraq, situés dans l’État d’Al-Jazira, sont sous attaque. A al-Sariha, 50 personnes auraient été tuées et plus de 200 blessées vendredi. Le groupe a précisé qu’il était impossible d’évacuer les blessés en raison des bombardements et des tireurs embusqués des FSR. Le village voisin d’Azraq serait également assiégé et subirait des violations similaires.

Les violences des paramilitaires contre les civils se sont intensifiées dans l’État d’Al-Jazira, au sud de Khartoum, après qu’un commandant des FSR dans la région a fait défection pour rejoindre l’armée. Les communications étant quasiment interrompues, il est difficile de vérifier ces bilans.

Le syndicat des médecins soudanais a demandé aux Nations unies d’intervenir pour établir des corridors humanitaires vers ces villages, où les opérations de sauvetage sont devenues impossibles. Les centres de soins d’urgence dans plusieurs villages sont presque tous fermés.

Plusieurs pays, notamment les Émirats arabes unis, ont été accusés de soutenir les FSR, bien qu’ils aient nié ces allégations. Par ailleurs, le Tchad a récemment affirmé qu’il ne fournissait pas d’armes aux paramilitaires, malgré des accusations contraires.

Catherine Pattillo, directrice adjointe du département Afrique au FMI, a averti que la guerre au Soudan pourrait avoir de graves répercussions économiques sur ses pays voisins, déjà fragiles. Ces nations font face à un afflux de réfugiés, à des enjeux de sécurité et à des difficultés commerciales.

Les deux camps soudanais ont été accusés de crimes de guerre pour avoir ciblé délibérément des civils et entravé l’aide humanitaire, entraînant le déplacement de plus de dix millions de personnes selon l’ONU. Le conflit a éclaté le 15 avril 2023, suite à une rivalité entre les généraux Burhane et Daglo, anciennement alliés et maintenant en lutte pour le pouvoir par les armes.

Depuis avril 2023, le Soudan est le théâtre d’un conflit entre les FSR, dirigées par le général Mohamed Hamdane Daglo, et l’armée, sous le commandement du général Abdel Fattah al-Burhane, qui est le leader de facto du pays, l’un des plus pauvres au monde. Ce conflit a déjà causé la mort de dizaines de milliers de personnes, les estimations variant de 20 000 à 150 000, la plupart des victimes n’étant pas comptabilisées, selon des sources médicales.