La Tunisie du président Kaïs Saïed et la Palestine ont récemment signé cinq accords de coopération dans le secteur industriel, censés renforcer leur partenariat en matière d’accréditation, de reconnaissance des certificats de conformité et des normes de qualité.
Ces accords sont censés être une étape importante dans la coopération bilatérale, mais ils suscitent des interrogations légitimes sur leur réelle valeur, étant donné la situation actuelle des deux pays dans le domaine industriel, selon les analystes.
Les accords concernent essentiellement l’échange d’expertises entre l’Institut National de la Normalisation et de la Propriété Industrielle (INNORPI) de Tunisie et son homologue palestinien. Cependant, il est difficile de voir comment un tel échange pourrait réellement aboutir à un développement industriel substantiel.
La réalité est que ni la Tunisie ni la Palestine ne disposent d’une industrie pour bénéficier de telles initiatives.
La Tunisie, bien qu’elle dispose de quelques secteurs industriels, souffre de nombreuses faiblesses structurelles : une compétitivité limitée, une dépendance excessive à certaines industries et un manque d’innovation.
La Palestine, de son côté, est quasi-absence d’infrastructure industrielle. Dans ce contexte, les accords de normalisation restent une lettre morte, faute de réelles capacités industrielles pour les soutenir.
La ministre tunisienne de l’Industrie, Fatma Thabet Chiboub, a souligné l’importance de ces accords en réaffirmant le soutien de la Tunisie au développement de la Palestine.
Bien que ce soutien soit louable sur le plan diplomatique, il semble avant tout symbolique. En effet, la Tunisie ne peut pas prétendre sérieusement aider la Palestine à développer une industrie qui n’existe pas. Les propos de la ministre ne font que souligner l’absence de projets industriels concrets derrière ces accords.
De même, le ministre palestinien de l’Industrie, Arafat Asfour, a mis l’accent sur la complémentarité économique entre les deux pays, mais cette complémentarité reste incompréhensible.
Les accords restent de belles paroles, juste pour servir de façade pour masquer le manque de progrès réels dans le secteur industriel de la Tunisie.