France : Paris réagit à l’expulsion de ses fonctionnaires par Alger

La France a convoqué mardi le chargé d’affaires algérien à Paris pour protester contre l’expulsion de plusieurs fonctionnaires français décidée par Alger. Le ministre des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, a qualifié cette décision d’« injustifiée et injustifiable », annonçant des mesures de réciprocité.

« Notre réponse est immédiate, ferme et proportionnée », a déclaré M. Barrot sur BFMTV. Il a précisé que tous les agents algériens titulaires de passeports diplomatiques sans visa valide seraient à leur tour renvoyés. Le nombre de personnes concernées n’a pas été communiqué. Paris se réserve également le droit d’adopter d’autres mesures, selon l’évolution de la situation.

Cette réaction fait suite à la convocation, dimanche, du chargé d’affaires français à Alger, au cours de laquelle les autorités algériennes ont notifié de nouvelles expulsions visant des fonctionnaires français envoyés en renfort temporaire. Un nouvel épisode dans une relation bilatérale marquée par des tensions récurrentes.

Le Quai d’Orsay dénonce une « décision unilatérale » d’Alger, contraire à l’accord bilatéral de 2013, qui fixe les conditions d’entrée des agents publics français sur le sol algérien.

En parallèle, un autre sujet sensible est venu alourdir le climat : mercredi, la cour d’appel de Paris a refusé d’extrader Aksel Bellabbaci, cadre du Mouvement pour l’autodétermination de la Kabylie (MAK), réclamé par Alger pour « actes terroristes ».

Accusé d’être impliqué dans les incendies meurtriers d’août 2021 en Kabylie et dans le lynchage d’un jeune artiste faussement désigné comme pyromane, Bellabbaci, réfugié en France depuis 2012, risquait la peine de mort. La justice française a jugé la demande d’extradition « sans objet ».

A la sortie de l’audience, l’opposant a salué la décision : « Le combat continue. Les Kabyles sont innocents des accusations du régime », a-t-il affirmé.