A moins de quatre mois de la présidentielle en Côte d’Ivoire, cinq responsables de la jeunesse du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI), principale formation d’opposition, ont été arrêtés ces dernières semaines, selon leur avocat.
Parmi eux, Henri Joël-Ndri Kouadio, chargé des questions étudiantes au sein du parti, a été interpellé le 2 juillet pour « troubles à l’ordre public » et placé sous mandat de dépôt. Il est accusé, selon son avocat Me Emile Suy Bi Gohoré, d’avoir lancé un appel à la mobilisation avant un meeting en mai.
En juin, Innocent Yao, responsable de la jeunesse rurale du PDCI, avait déjà été inculpé dans une autre affaire pour « atteinte à la sûreté de l’État ». Tous deux sont actuellement incarcérés au Pôle pénitentiaire d’Abidjan.
Trois nouveaux membres de la jeunesse du PDCI, dont Kouakou Jean-Paul Djabia (vice-président) et Emmanuelli Blé (secrétaire), ont été arrêtés mardi et placés en garde à vue. Le nom du troisième militant n’a pas été communiqué. Les raisons exactes de leur arrestation restent inconnues à ce stade.
Pour Me Gohoré, ces interpellations successives à l’approche du scrutin du 25 octobre ne sont pas anodines : « Il est difficile de ne pas y voir un lien avec les élections », estime-t-il, dénonçant des arrestations « non justifiées ».
Le groupe parlementaire du PDCI à l’Assemblée nationale a exprimé ses inquiétudes dans un communiqué, évoquant un « projet d’arrestation de plusieurs personnalités politiques », potentiellement élargi à des députés du parti, dont son porte-parole Soumaila Bredoumy.
Le président du PDCI, Tidjane Thiam, comme d’autres figures de l’opposition dont Laurent Gbagbo, est exclu de la présidentielle à la suite de décisions judiciaires qui leur interdisent de se porter candidats ou même de voter. Une situation que l’opposition considère comme une manœuvre politique. Le gouvernement, de son côté, réfute toute interférence dans le travail de la justice.
