Depuis déjà deux semaines, le gouvernement malien et les rebelles touaregs sont arrivés à un accord en vue de l’organisation de l’élection présidentielle. Mais, son entrée en vigueur a nécessité une prolongation de discussions, qui semble promettre.
Le 18 juin dernier, Bamako et les représentants du Mouvement National de Libération de l’Azawad (MNLA) et ses alliés parvenaient à un terrain d’entente, permettant notamment aux troupes régulières de franchir le seuil de Kidal. Mais, depuis, plus grand-chose, chacune des parties interprétant les clauses de la convention de son propre entendement. Ainsi, par exemple, le gouverneur de Kidal, qui devait s’y installer dimanche dernier, n’a pas pu le faire, empêché par le MNLA. Comme justificatif, un des responsables de la formation rebelle a indiqué que « la présence d’autres administrateurs pour organiser les élections » est utile à Kidal, les accords n’ayant rien à voir avec la présence du gouverneur. A l’opposé, un haut-responsable militaire malien a estimé que l’arrivée du gouverneur n’enfreint en rien la convention. Par la même occasion, il a fustigé les multiples exigences des rebelles touaregs, notamment, sur la composition ethnique de l’armée présente à Kidal.
Il aura donc fallu mettre en place une commission mixte de médiation chargée de clarifier les engagements des uns et des autres. Dans ce cadre, 4 hauts-gradés issus des rangs rebelles, dont les deux premiers sont issus du MNLA et les deux derniers, du Haut Conseil pour l’Unité de l’Azawad (HCUA), séjournent actuellement à Bamako. D’après la Mission Intégrée des Nations Unies pour la Stabilisation du Mali (MINUSMA), ils prendront part à une série de rencontres dans le but de décanter la situation à Kidal. Il s’agit, entre autres, de préparer le retour de l’administration et de l’armée dans cette grande ville du nord. Finalement, les deux parties se sont entendues mercredi sur les modalités de cantonnement des militaires à Kidal. D’après le MNLA, la majorité des éléments rebelles resteront à l’extérieur de la ville alors que pas plus de 200 militaires maliens ne doivent pénétrer à Kidal. C’est un grand pas alors que les débats se poursuivent.