La campagne du premier tour de la présidentielle du 28 juillet prochain au Mali a officiellement démarré hier dimanche. Mais preuve de la situation encore incertaine, certains candidats continuent à réclamer son report.
Vingt-huit candidats ont été retenus pour ce premier tour. Les plus en vue sont les anciens Premiers ministres Ibrahim Boubacar Keita, Cheick Mobido Diarra, Modibo Sidibé et Soumana Sacko. A noter également les candidatures de l’ancien président de la Commission de l’UEMOA (Union Economique et Monétaire de l’Afrique de l’Ouest) Soumaïla Cisséainsi que celle de Tiébilé Dramé, un ancien ministre et surtout artisan de l’accord du 18 juin dernier à Ouagadougou entre le gouvernement de Bamako et la rébellion touareg. Une seule femme concourt à la présidence lors de ce scrutin qui doit se dérouler sous la surveillance de nombreux observateurs internationaux. Pour un bon déroulement de la campagne, l’état d’urgence en vigueur dans le pays a été levé depuis samedi. Si aucun candidat n’obtient la majorité au premier tour du 28 juillet, un second tour pourrait avoir lieu le 11 août.
Mais la tenue si rapide de ce scrutin après les différentes crises qu’a connues le pays en un an et demi, à savoir un Coup d’Etat, l’occupation des deux-tiers de son territoire par des djihadistes et l’intervention d’une armée étrangère, ne fait pas l’unanimité. Même les candidats, à l’image de Tiébilé Dramé doutent de l’organisation de l’Administration territoriale et de la CENI (Commission Electorale Nationale Indépendante). Pour garantir la légitimité du futur pouvoir, l’ICG (International Crisis Group) a récemment recommandé dans un rapport un report de trois mois maximum de l’élection. Ce report permettrait d’assurer la distribution correcte des cartes aux sept millions d’électeurs, l’achèvement du redéploiement de l’administration centrale dans le Nord du pays ainsi que le retour pour qu’ils puissent voter des 500 000 réfugiés et déplacés maliens qui avaient fui le conflit.