Les résultats du premier tour de la présidentielle du 28 juillet, marqué par une participation record de 51.5% et proclamant l’arrivée en tête d’Ibrahim Boubacar Keita sont tombés vendredi dernier. Dans leur sillage apparaissent les premières tractations politiques avec le ralliement surprise à IBK du candidat Dramane Dembélé, arrivé troisième.
Ibrahim Boubacar Keita a rassemblé près de 40% des voix. Face aux multiples failles attendues dans le déroulement du scrutin, il a invité à l’occasion d’une conférence de presse les électeurs maliens à « amplifier leur vote pour lui accorder une majorité claire, nette et indiscutable ». La publication des résultats du premier tour a donné le coup d’envoi du jeu des alliances. Et sur ce terrain, même si le ralliement des perdants du premier tour à l’un ou l’autre camp n’est pas totalement achevé, le ralliement de Dramane Dembélé à IBK est l’évènement le plus marquant. Le candidat de l’Adema (Alliance pour la Démocratie au Mali) justifie sa décision par le partage de même valeurs que le grand favori à la présidentiel, en passant soigneusement sous silence l’existence ou pas d’un éventuel accord pour un portefeuille ministériel en cas de victoire. La décision de Dramane Dembélé, dont se désolidarise son parti favorable au candidat Cissé, est d’autant plus surprenante que l’Adema est membre du FDR (Front pour la Démocratie et la République), la coalition mise sur pied pour protester contre le coup d’Etat militaire de mars 2012 et devenue pendant la campagne électorale un front anti-IBK.
Le camp de son adversaire, l’ancien ministre de l’Economie et des Finances SoumaïlaCIssé, a partagé avec la Cour constitutionnelle ses inquiétudes sur le déroulement de ce premier tour. En particulier le chiffre particulièrement élevé de 400 000 bulletins nuls, soit 11% des votes, que l’annonce des résultats a révélé.