L’Organisation non gouvernementale Médecins Sans Frontières, a lancé dimanche un appel à une aide d’urgence pour les 100 000 occupants du camp de réfugiés proche de l’aéroport de Bangui aux conditions sanitaires déplorables.
Le camp s’étend sur plusieurs kilomètres à côté de la piste. Il est dépourvu d’installations sanitaires adéquates. Des milliers de familles s’abritent du soleil sous des cartons ou des tentes de fortune confectionnées à l’aide de couvertures et de bâtons.
Débordées par l’ampleur de la situation, les agences des Nations unies ne sont pas en mesure de pourvoir aux approvisionnements en nourriture et en eau de ces réfugiés. Selon Lindis Hurum, la coordinatrice de Médecins Sans Frontières sur le camp, une épidémie pourrait éclater si rien n’est fait au cours des deux prochaines semaines.
Les réfugiés de ce camp ont décidé de passer outre ces conditions déplorables pour pouvoir bénéficier de la protection des forces burundaises de la Misca, la force de maintien de la paix de l’Union africaine, qui patrouillent dans l’aéroport ainsi que de celle des soldats français qui disposent également à proximité d’une base militaire. Les violences et affrontements à caractère religieux perdurent dans la capitale centrafricaine malgré le déploiement de renforts militaires français et africains. MSF affirment recevoir chaque jour entre 15 et 20 nouveaux blessés.
Dimanche, des militaires français ont empêché de jeunes chrétiens du quartier nord de Boy-Rabe de s’attaquer à des musulmans du district voisin de Miskine. Selon les estimations, les attaques des anciens rebelles de la Séléka, principalement musulmans, et des milices « anti-balaka », essentiellement chrétiennes, ont fait plus de 1 000 morts et 400 000 déplacés à Bangui en ce mois de décembre.