Une manifestation s’est déroulée jeudi contre le groupe Areva en rassemblant plusieurs centaines de personnes à Niamey. Les protestataires ont renouvelé les accusations contre le géant français du nucléaire d’extraire l’uranium du pays au mépris des lois nationales.
Les manifestants ont affiché des revendications différentes, d’un soutien à leur gouvernement dans les négociations actuellement en cours avec le groupe français à une hostilité clairement affichée au groupe et à la France. Le président de l’ONG « Alternative espace citoyen «Moussa Tchangari, le reggae-man populaire Adama Yacouba, le président de l’Association des juristes du Niger Boubacar Maïna Kartey et certains députés de l’opposition figuraient parmi les manifestants.
Ils soutiennent le gouvernement qui souhaite un partenariat plus équilibré avec le groupe français mais ils ont également réagi aux propos du ministre français délégué au Développement Pascal Canfin qui a reconnu la légitimité des demandes nigériennes. Ces propos ont été différemment perçus du côté nigérien et certains manifestants voient une lueur d’espoir dans le fait que le débat soit débattu dans l’Assemblée nationale française.
Le groupe Areva, détenu à 80% par l’Etat français et le gouvernement nigérien, ont fixé la fin de février courant, comme date butoir à leurs négociations sur les termes du renouvellement des contrats de deux mines d’uranium, la Somaïr et la Cominak, arrivés à leur terme fin décembre 2013.
Mais ces négociations butent sur le régime fiscal à adopter vu qu’Areva refuse d’accepter une loi minière votée en 2006 par le parlement nigérien, qui ferait passer la taxation sur le minerai extrait de 5.5% à 12% et mettrait un terme à certaines exonérations fiscales.
Malgré son statut de quatrième producteur mondial d’uranium, le Niger pointe régulièrement au bas du classement de l’ONU des pays en termes d’indice de développement humain.