Abuja, la capitale nigériane a été frappée lundi par un attentat meurtrier à la bombe dont le dernier bilan fait état de 71 morts et 124 blessés. Elle n’a pour l’heure pas été revendiquée.
L’attentat a été perpétré dans la matinée en pleine heure de pointe dans la gare routière de Nyanya située à 5 kilomètres d’Abuja. Il s’agit de l’attaque la plus meurtrière jamais commise dans la capitale nigériane qui n’avait plus été frappée de la sorte depuis l’attaque des bureaux d’un journal en avril 2012 par des kamikazes.
Les premières informations ont suggéré deux explosions distinctes. Mais, selon le chef des secours à la MENA (Agence nationale de gestion des urgences), il s’avèrerait finalement qu’il n’y aurait eu qu’une seule bombe placée à l’intérieur d’un bus garé dans l’enceinte de la gare routière.
Le président nigérian Goodluck Jonathan s’est rendu sur les lieux, laissant entendre que les autorités du pays pensaient que la secte islamiste Boko Haram était derrière cet attentat bien qu’elle ne l’ait pas revendiqué. Elle réclame la création d’un Etat islamique dans le nord du pays, à majorité musulmane. Selon Amnesty International, Boko Haram est coupable de violences qui auraient fait plus de 1 500 morts depuis le début de l’année.
Cet attentat particulièrement violent, remet en cause les affirmations de l’armée nigériane selon lesquelles Boko Haram, actif dans le pays depuis 2009, serait affaibli et incapable désormais de frapper des cibles importantes.
L’armée a lancé en mai 2013, une offensive dans le nord-est du pays pour éradiquer cette secte islamiste.L’impuissance du président nigérian face au groupe terroriste, souvent rappelée par ses détracteurs, pourrait, à un an des prochaines élections générales, peser lourd dans la décision des électeurs.