L’ONG Amnesty International (AI) a indiqué jeudi dans un communiqué que des dizaines de civils avaient été tués en Centrafrique, ces dernières semaines, en dépit du déploiement d’une mission de maintien de la paix de l’ONU.
Selon AI, les attaques contre les populations civiles, qui surviennent principalement dans le centre du pays, sont l’œuvre de différents groupes armés tels que les rebelles Séléka, les milices d’autodéfense anti-Balaka, et les combattants peuls armés. Souvent à tort, ces groupes s’en prennent aux civils qu’ils soupçonnent de soutenir leurs adversaires. Une situation « extrêmement explosive et dangereuse », estime Amnesty, citant dans son communiqué de nombreux témoignages d’attaques contre des civils dans le centre de la RCA.
A titre d’exemple, les rebelles Séléka ont tué 14 personnes dont trois femmes et quatre enfants, dans une attaque survenue le 10 octobre à Dekoa, (260 km au nord-est de Bangui). Plus tôt au cours du même mois, des miliciens anti-Balaka avaient attaqué des passagers d’un véhicule à Bambari, tuant 7 d’entre eux qui étaient musulmans, et laissant partir les chrétiens. Saidu Dadouda, le propriétaire du véhicule, raconte : « Tous les hommes musulmans qu’ils ont capturés ont été tués. Ils les ont déshabillés afin de les humilier, et les ont taillés en pièces, leur tranchant les mains et les pieds ». Terrorisées par ces évènements atroces, des milliers de personnes ont massivement déserté les villes de Bambari et Dekoa.
Pour Amnesty International, la force onusienne Minusca devrait intervenir au plus vite, afin de mettre les civils à l’abri de ces violences. « Si l’on veut qu’elle soit un tant soit peu crédible, la Minusca doit prendre des mesures plus fermes pour véritablement protéger les civils, et ce de toute urgence », a indiqué l’ONG.