Les droits de l’Homme sont encore au cœur de tension en Mauritanie .Une marche de protestation a été organisée à Nouakchott pour la libération du chef de file du mouvement anti-esclavagiste. Son arrestation est intervenue alors qu’il s’apprêtait à rejoindre une caravane pour dénoncer « l’esclavage foncier ».
Face à la recrudescence des expropriations foncières et à l’accaparement des terres, il devenait urgent d’entreprendre une vaste mobilisation afin de freiner l’injustice criante qui prévalait dans la Vallée.
«Après la réussite de la caravane des haratines pour la liberté et la lutte contre l’esclavage qui avait sillonné l’Est, le Nord et le Centre du pays, il fallait que nous marquions notre solidarité avec les victimes d’injustice dans le Sud et par la même occasion pointer du doigt le dossier des expropriations foncières », a déclaré le vice-président du mouvement.
Dans le sud de la Mauritanie, l’accès à la terre est moins régi par la loi que par des règles locales qui donnent une large place aux privilèges de classe. De nombreux agriculteurs doivent ainsi négocier l’accès à la terre. Leurs droits demeurent précaires.Certaines initiatives, notamment le mouvement anti-esclavagiste, cherchent à les sécuriser.
En effet, les réformes foncières n’ont fait que causer des préjudices à des populations de la Vallée. Dès lors, le problème foncier, à en croire plusieurs observateurs, reste l’un des défis majeurs de l’unité nationale; et le résoudre de façon juste et équitable est un important facteur de cohésion sociale.
Selon un défenseur des droits de l’homme « la protestation, provoquée par l’arrestation des éléments de lutte contre l’esclavage, ne pourra connaître une fin que si les autorités mauritaniennes accordent une réponse favorable à la demande des protestataires ».