Au Soudan du Sud, les belligérants peinent à déposer les armes. Lundi, des combats ont à nouveau éclaté entre les forces rebelles et gouvernementales, malgré la tenue de nouvelles négociations de paix la semaine dernière.
Les troupes gouvernementales ont « lancé des attaques coordonnées dans les Etats d’Unité et du Haut-Nil, tandis que les bases rebelles dans l’Etat de Jonglei ont été soumises à d’intenses bombardement d’artillerie » a déclaré Lul Ruai Koang, porte-parole des rebelles, accusant le gouvernement d’être « entièrement responsable de ces attaques injustifiées qui n’ont d’autre objectif que de reprendre le contrôle des champs pétroliers ». De sont côté, le porte-parole de l’armée gouvernementale, Philip Aguer, a confirmé que des affrontements étaient en cours dans l’Etat du Haut-Nil, tout en accusant les rebelles d’avoir attaqué en premier. « Les assaillants ont été repoussés », a-t-il déclaré.
Indépendant depuis seulement trois ans, le Soudan du Sud est en proie à un conflit meurtrier opposant le président Salva Kiir à son rival et ancien vice-président Riek Machar. Ayant éclaté dans la capitale Juba le 15 décembre 2013, il a progressivement gagné le reste du pays, prenant les allures d’une guerre ethnique entre Dinka et Nuer. A ce jour, les combats ont fait plusieurs milliers de morts et plus d’un million de déplacés, plongeant le pays dans une situation humanitaire désastreuse.
En fin de semaine dernière, l’IGAD, organisation est-africaine chargée de la médiation du conflit, avait sommé Kiir et Machar de signer un accord de paix ainsi qu’un partage intérimaire du pouvoir dans un délai de 15 jours, sous peine de sanctions. Cette organisation avait également menacé de « prendre les mesures nécessaires pour intervenir directement au Soudan du Sud pour y ramener la paix ».