Dans un communiqué publié dimanche en fin de journée, le ministre camerounais de l’Information Issa Tchiroma Bakary a rapporté la mort de 41 membres de la secte islamique Boko Haram, tués dans une contre-offensive de l’armée camerounaise qui s’était déployée sur plusieurs fronts.
Un nouveau cap a été franchi dans les actions de Boko Haram en territoire camerounais. Pour la première fois en effet, le mouvement islamiste a délaissé sa stratégie d’attaques ponctuelles menées depuis ses bases du nord-est du Nigéria. Les unités de Boko Haram ont ainsi attaqué les localités de Makari, Amchide, Limani et Achigachia dont le camp militaire a été brièvement occupé.
Les autorités camerounaises ont immédiatement réagi en déployant dans le nord du pays plusieurs milliers de militaires. Pour la première fois également, l’aviation a été utilisée pour bombarder des combattants islamistes. Le dernier bilan de ces combats avancé par les autorités camerounaises fait état de 41 tués de cette secte,contre un mort dans les rangs des forces gouvernementales. Les opérations de sécurisation des secteurs concernés étaient toujours en cours au moment de la publication de ce bilan.
Les attaques des insurgés nigérians se sont multipliées et leur escalade ainsi que celles des ripostes de l’armée camerounaise étaient prévisibles. Boko Haram n’hésite désormais plus à attaquer les forces camerounaises. Le 15 octobre dernier, huit soldats et plusieurs dizaines de civils avaient été tués lors d’une attaque de Boko Haram contre une base militaire de l’armée avec une voiture piégée et un char blindé.
Le changement de stratégie de Boko Haram pour mener des attaques simultanées risque de rendre les forces gouvernementales camerounaises, de réagir sur plusieurs fronts, plus vulnérables du fait de la mobilité des insurgés nigérians et du caractère imprévisible de leurs attaques.