Le crépitement des balles fait partie du quotidien de la population malienne vivant dans le Nord du pays. En effet, les affrontements meurtriers se succèdent depuis près d’un mois dans cette région, à mi-chemin entre Kidal, fief de la rébellion, et Gao, contrôlée par des groupes armés favorables à Bamako.
De sources concordantes, une attaque lancée dans la nuit de mardi à mercredi dernier, près de Tabankort (nord-Mali), par un groupe armé progouvernemental contre des rebelles a fait une dizaine de morts dont des kamikazes.
Dans l’après-midi de la journée de mercredi, des hommes lourdement armés ont tendu une embuscade à une patrouille des forces armées maliennes à 45 km à l’Ouest de Tombouctou. Le bilan est de trois morts dont un soldat des forces maliennes qui, depuis la fin de l’opération Serval, continuent régulièrement d’affronter les groupes rebelles ou jihadistes présents dans le nord du pays, subissant parfois d’importantes pertes humaines et matérielles.
De même, le regain du terrorisme dans la sous-région, particulièrement dans la zone sahélienne laisse planer le doute sur les capacités du pays à offrir la sécurité à sa population et, par la même occasion, favoriser le développement socio-économique.
Ainsi, l’état d’esprit de certains militaires et de leurs dirigeants fait l’objet de critiques liées aux problèmes de corruption et entachent la réputation de l’institution militaire, du soldat de première classe au sommet du ministère de la Défense.
Quant au processus de paix au Mali, il est fortement éprouvé par les attaques incessantes, par le blocage que connaissent les pourparlers d’Alger entre les belligérants et par la mauvaise gouvernance du pays.