La France projette d’augmenter son effectif militaire basé au Sahel dans le cadre de son opération anti-terroriste régionale Barkhane, principalement en raison des tensions liées au groupe islamiste nigérian Boko Haram dans la région du lac Tchad.
Pour le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian, les militaires français qui seront mutés sur Barkhane viendront essentiellement de l’opération Sangaris en Centrafrique. Cette dernière verra donc son effectif légèrement diminué au profit de Barkhane.
En Centrafrique, Paris a commencé à réduire les effectifs de la force Sangaris de 2 000 à 1 700 hommes, passant progressivement le relais à la force de l’ONU, la Minusca. Ces effectifs devraient par ailleurs tomber à moins de 1 000 à la fin de l’année, contre 2 600 au plus fort de l’opération en 2014.
L’opération militaire Barkhane sera donc renforcée malgré un effectif qui atteint actuellement près de 3 000 Hommes, basés essentiellement au Niger, au Mali, au Burkina Faso, au Tchad et en Mauritanie. Cependant, aucun chiffre sur cette augmentation n’a pour l’instant été communiqué par le ministère français de la Défense.
Pour Paris, cette augmentation des effectifs de Barkhane n’est en aucune façon l’occasion d’une intervention directe dans le combat contre Boko Haram, mais seulement un soutien logistique et tactique à la force militaire régionale déjà présente sur place.
Barkhane qui a pris le relais de l’opération Serval au Mali, avait jusque-là pour mission principale, le démantèlement des flux djihadistes transfrontaliers afin de garantir une plus grande stabilité dans la région, notamment dans le nord du Mali. Mais le soutien qu’offrira la force militaire française contre Boko Haram, placera de facto Paris comme un acteur anti-terroriste régional d’envergure.
Cela permettra donc à la coalition militaire régionale qui comprend le Niger, le Cameroun, le Tchad, le Nigeria et le Benin, de recevoir une aide directe dans ses offensives quasi-quotidiennes contre la secte islamiste Boko Haram.