Dans un appel téléphonique à l’agence privée mauritanienne Al-Akhbar, Al-Qaïda au Maghreb Islamique, par l’intermédiaire de son porte-parole Abderrahmane Al-Azawadi, a revendiqué deux attaques la semaine passée contre la Minusma, la force de l’ONU au Mali.
L’information a été divulguée dimanche. La première attaque évoquée aurait été des tirs de roquettes le 25 mai contre une base de la Minusma dans le nord du pays. La deuxième attaque revendiquée par les djihadistes a été plus médiatisée. Il s’agit de l’attentat à l’explosif le 28 mai qui avait visé un convoi dans lequel se trouvaient, comme l’a confirmé plus tard le Conseil de sécurité de l’ONU, le général danois Michael Lollesgaard, commandant de la force militaire, et Awale Abdounasir, le chef djiboutien de la police de la Minusma. AQMI affirme que cette attaque a fait trois tués parmi les Casques bleus. De son côté, la force de l’ONU n’avait fait état que de « trois Casques bleus originaires du Burkina Faso » blessés lors de cette attaque et indiqué que le « convoi de la Minusma avait heurté une mine sur l’axe Teherdge-Tombouctou, dans le nord-ouest du pays », sans mentionner la présence des chefs des effectifs militaires et de la police.
Avec, en moins de deux ans, 35 morts suite à 78 attaques hostiles et 249 blessés dont 155 grièvement, la Minusma est la plus coûteuse en vies humaines des missions de l’ONU. Dans un discours vendredi à Bamako, le numéro deux de la Minusma, le représentant spécial du secrétaire général de l’ONU Arnauld Akodjénou a salué ce tribut payé par les Casques bleus, tout en déplorant le fait que la Minusma ne disposait ni des ressources, ni des moyens pour couvrir efficacement le vaste territoire du nord du Mali.