Samedi, quelques heures après la prestation de serment du nouveau président nigérian Muhammadu Buhari, Maiduguri, la grande ville dans le nord-est du Nigéria, a été successivement la cible d’un assaut de Boko Haram et d’un sanglant attentat suicide dans une mosquée.
D’après les témoignages recueillis auprès des habitants de la ville, des centaines de combattants islamistes ont tenté durant plusieurs heures de s’avancer vers Maiduguri dans la nuit de vendredi à samedi. Des tirs de roquette en rafales ont eu lieu. Des responsables sécuritaires de la ville, sous couvert d’anonymat, ont assuré que l’attaque avait été repoussée.
Mais l’offensive des djihadistes ne s’est pas arrêtée là. Quelques heures après cet assaut, un kamikaze a pénétré dans une mosquée de la ville et s’est fait exploser, tuant 26 personnes et en blessant 28 autres. La mosquée attaquée jouxte le Monday Market, un marché qui a essuyé ces derniers mois de nombreux attentats-suicides attribués à Boko Haram.
L’offensive de Boko Haram apparaît comme une réponse aux déclarations du nouveau président qui a fait de la lutte contre le mouvement djihadiste l’une des priorités de son mandat. Lors de son discours d’investiture vendredi midi, Muhammadu Buhari a promis d’installer à Maiduguri même, plutôt qu’à Abuja, un nouveau centre de commandement de l’armée pour mieux coordonner la contre-insurrection contre Boko Haram.
Maiduguri a vu naître le groupe Boko Haram en 2002 avant qu’il ne bascule dans la violence en 2009. Elle abrite des centaines de milliers de personnes chassées de chez eux par les violences dans le nord-est du pays. Les observateurs ne sont pas convaincus que Boko Haram dispose actuellement des ressources nécessaires pour se rendre maitre de la ville, mais si ses combattants se décidaient à lancer une attaque de grande ampleur, les pertes civiles seraient importantes.