Soudan : la Russie à la conquête du gaz africain

Le gouvernement soudanais a conclu lundi un important contrat avec le géant russe du gaz GTL, un deal économique qui permettra au Soudan de développer ses exportations d’hydrocarbures durement impactées après l’indépendance du Sud-Soudan.

L’accord paraphé lundi à Khartoum autorise la compagnie GTL à procéder aux forages exclusifs des puits dans la région de Niemes. Cet accord économique ouvre la voie à un partenariat qui promet d’être durable entre l’Etat soudanais et le géant gazier russe. GTL devrait ainsi de charger de convertir le gaz extrait sur place en carburant liquide.

L’implantation de ce projet constitue pour le gouvernement soudanais une bouffée d’oxygène après plusieurs années de disette. La production pétrolière et gazière dans le pays a en effet énormément souffert après l’indépendance du Sud Soudan en 2011. Le projet avec le groupe gazier russe qui devra être opérationnel dans environ un an et demi, prévoit de redynamiser la filière dans le pays. Les participations respectives dans ce projet s’établissent à 49% pour le géant russe GTL et 51% pour la firme étatique Sudapet Company.

L’accord signé entre les deux parties inclut, entre autres, la construction d’une usine de liquéfaction pour le traitement du gaz d’une enveloppe budgétaire de près de 70 millions de dollars. Environ dix millions de mètres cubes de gaz seront ainsi traités quotidiennement dans cette future usine gazière.

L’accord prévoit également la transformation du gaz en produits pétroliers. Le russe GTL devra dans ce sens utiliser la totalité de sa production de combustible pour fabriquer du benzène et de l’essence. Les prévisions des spécialistes fixent à environ cent millions le nombre de tonnes de combustibles qui seront nécessaires annuellement pour alimenter l’usine gazière de Niemes.

La production qui en ressortira sera principalement destinée à l’exportation. Une bonne nouvelle, notamment pour la balance commerciale lourdement déficitaire du pays.