Le président nigérian Muhammadu Buhari a confié lundi à Abuja, à une délégation du patronat français, que son pays allait réduire sa dépendance du pétrole et développer ses autres sources de revenu notamment l’industrie et l’agriculture.
« Notre gouvernement est arrivé au pouvoir à un moment où beaucoup de personnes avaient abandonné les secteurs manufacturier, agricole et minier », a déclaré Buhari devant un groupe d’investisseurs français, dont ceux affiliés Mouvement des entreprises de France (Medef), le patronat français.
« Nous faisons de notre mieux pour encourager la diversification dans ces secteurs qui peuvent employer beaucoup de monde et à cet égard, nous accueillerons votre soutien », a ajouté le président nigérian, précisant qu’au bout du compte, réduire le chômage aidera aussi à améliorer la sécurité car chômage et insécurité sont indissociables.
Le président du Medef, Pierre Gattaz conduit depuis dimanche dernier, une délégation d’une cinquantaine de chefs d’entreprises françaises en visite d’exploration des potentialités et opportunités au Nigeria, première économie d’Afrique. Durant sa mission de quatre jours, la délégation qui comprend de grands groupes tels que Total ou Veolia, mais aussi de petites et moyennes entreprises des secteurs du bâtiment, de l’environnement, de l’énergie ou encore de la formation, devrait se rendre ensuite à Lagos, le centre des affaires du Nigeria.
Selon Muhammadu Buhari, qui a effectué une visite en France il y a deux semaines, les politiques visant à stimuler la production nationale et à attirer des investissements dans les secteurs agricoles et miniers figureraient parmi les priorités du budget 2016. A ce titre, il a encouragé les entreprises françaises à profiter de cet environnement favorable.
Il a assuré que son gouvernement était en train de prendre les mesures nécessaires pour relever le défi de la sécurité au Nigeria, spécialement dans le nord-est du pays où le groupe islamiste Boko Haram a lancé son insurrection il y a six ans, tuant plus de 17.000 personnes et en forçant plus de 2,5 millions à fuir leur foyer.
Pierre Gattaz, a quant à lui demandé, que certaines réglementations très strictes au Nigeria soient assouplies en matière d’investissements.
Le Nigeria, principal producteur africain de pétrole, est le premier partenaire commercial de la France en Afrique subsaharienne avec un volume d’échanges de 5,6 milliards d’euros. Il est aussi le troisième récipiendaire d’investissements français sur le continent avec un stock d’investissements directs de 7,2 milliards d’euros.