La pression internationale pour l’organisation d’un dialogue national au Burundi en vue de mettre fin à la contestation provoquée par le troisième mandat contesté du président Pierre Nkurunziza, a poussé ce dernier à lancer un ultimatum de cinq jours à ses adversaires afin de déposer les armes et arrêter toute forme d’opposition.
Dans un discours diffusé lundi, le président burundais a promis l’amnistie aux insurgés qui acceptent de déposer les armes et de mettre fin à leur opposition à son troisième mandat controversé. Il a également demandé à ses concitoyens de fournir une aide aux forces de l’ordre pour éliminer les derniers opposants à sa réélection.
Les opposants qui choisiront de se rendre de leurs propres grès ne feront pas l’objet de poursuites judiciaires. Ils suivront une formation civique pendant deux semaines, suite à quoi ils seront relâchés, a promis le chef d’Etat burundais. Dans le cas contraire, les personnes ayant préféré rester aux côtés des rebelles armés regretteront leur choix, a menacé Pierre Nkurunziza dont l’attachement à un troisième mandat à la tête du Burundi a déclenché une vague de violence dans le pays.
La communauté internationale qui exerce une importante pression sur le dirigeant burundais depuis plusieurs mois, a en partie poussé M. Nkurunziza à enclencher un dialogue national avec ses opposants pour essayer de calmer les tensions de plus en plus préoccupantes dans le pays.
Les observateurs estiment toutefois que la réponse du président burundais n’est pas à la hauteur de leurs espérances, car le dialogue national sera organisé au niveau national, ce qui exclut d’emblée l’opposition en exil. L’ultimatum lancé aux opposants du président Nkurunziza ne fera qu’accentuer encore plus la volonté de vengeance contre à la fois le chef d’Etat et le parti au pouvoir.