La tentative de coup d’Etat révélée par le président nigérien Mahamadou Issoufou, continue de faire des remous, avec l’ouverture d’une enquête pour tenter de comprendre les intentions des putschistes au moment où l’opposition crie à la manipulation à l’approche de l’élection présidentielle.
Massaoudou Hassoumi, le ministre nigérien de la Défense a indiqué qu’une enquête avait été lancée par la gendarmerie nationale pour tenter de comprendre les véritables objectifs des putschistes qui ont tenté de renverser le pouvoir central en début de semaine.
M.Massaoudou qui occupe également le poste de ministre de l’Intérieur par intérim a précisé que neuf militaires nigériens avaient d’ores et déjà été arrêtés dans le cadre de cette enquête et qu’ils seront traduits devant un tribunal militaire dans les plus brefs délais pour rendre compte de leurs actes.
Les officiers mis aux arrêts sont issus de trois grandes unités, à savoir la base aérienne de Niamey, le bataillon d’artillerie de Tillabéry, situé à une centaine de kilomètres de la capitale et enfin le groupe d’intervention des forces spéciales, rattaché à la présidence de la République.
D’après le ministre, le putsch a été rapidement déjoué grâce à « la loyauté de certains militaires ». Les instigateurs du coup d’Etat étaient en effet suivis depuis près d’un mois par des officiers qui faisaient régulièrement des comptes rendus au pouvoir central. Le président nigérien Mahamadou Issoufou était donc au courant de la progression du projet des putschistes depuis le début.
Toutefois, plusieurs opposants politiques de M. Issoufou remettent en cause la véracité des propos tenus par le pouvoir nigérien depuis l’éclatement de cette affaire. D’après eux, le putsch ne serait qu’une manipulation de la présidence qui tente de durcir sa position à l’approche des élections présidentielles. Pour l’opposition qui accorde peu de crédit à ce coup d’Etat avorté, aucun des militaires arrêtés dans le cadre de cette enquête n’a la stature d’intenter un quelconque putsch.