L’ancien président burkinabè Blaise Compaoré, qui a tenu le pays d’une main de fer durant près de trois décennies, a été finalement rattrapé par la justice de son pays dans l’affaire de l’assassinat de l’ancien dirigeant, Thomas Sankara.
La justice militaire du Burkina Faso a en effet lancé lundi un mandat d’arrêt international à l’encontre de l’ancien président Blaise Compaoré pour son implication présumée dans la mort de l’ancien chef d’Etat Thomas Sankara, tué en 1987 lors du putsch qui a porté au pouvoir Blaise Compaoré.
Rattrapé par ce scandale politique, l’ancien dirigeant burkinabè qui s’est réfugié en Côte d’Ivoire voisine, voit désormais ses jours en exil comptés. La question qui taraude maintenant les esprits est de savoir si le chef d’Etat ivoirien Alassane Ouattara décidera de livrer ou non Blaise Compaoré à la justice burkinabè.
Ce mandat d’arrêt international lancé contre Blaise Compaoré a en effet semé le trouble dans les relations entre la justice du Burkina Faso et celle de la Côte d’Ivoire. Il s’agit entre autres, de savoir jusqu’à quel point le chef d’Etat ivoirien pourra collaborer avec le Burkina Faso sur ce dossier sensible. Le président Alassane Ouattara réputé proche de Blaise Compaoré, se voit ainsi en première ligne pour décider du sort de son hôte.
Cette situation met en difficulté le dirigeant ivoirien à cause notamment de l’aide qu’il avait reçue de pays comme le Togo, le Ghana ou encore le Niger sur des questions d’extradition des pro-Gbagbo entre 2012 et 2013. Alassane Ouattara avait en outre réussi à livrer son adversaire Laurent Gbagbo à la Cour Pénale Internationale.
Pour les spécialistes, plusieurs scenarii peuvent être désormais envisagés. Toutefois, celui de la fuite de Blaise Compaoré dans un autre pays, est le scénario qui reste le plus plausible au vu de la situation actuelle qui embarrasse au plus haut point Alassane Ouattara.