Le premier ministre tunisien Habib Essid a annoncé mercredi un vaste remaniement de son gouvernement afin de faire face aux nombreux défis économiques et sécuritaires qu’affronte le pays depuis maintenant plusieurs mois.
Au total ce sont douze ministères qui sont directement touchés par ce remaniement. Plusieurs postes clés de ce gouvernement font d’ailleurs les frais de ce changement, à l’exemple du ministère de l’Intérieur, de la Justice ou encore celui des Affaires Etrangères.
Ce remaniement ministériel intervient alors que le pays traverse une crise sécuritaire sans précédent. La Tunisie est en effet en état d’urgence depuis la dernière attaque terroriste qui a frappé, en novembre 2015, le centre de la capitale tunisienne, faisant sur le coup plusieurs morts parmi la garde présidentielle. Cet attentat suicide a été le troisième d’une série d’attaques terroristes ayant été perpétrées au cours de l’année 2015.
Deux précédentes attaques djihadistes avaient en effet ciblé les touristes étrangers dans une plage et dans un musée. Les répercussions de ces attaques ont été fatales, tant pour le secteur touristique local que pour le gouvernement d’Habib Essid.
La chute du nombre de touristes étrangers qui s’en est suivi a eu des répercussions sur des pans entiers de l’économie du pays, fortement impactée des suites de ces attaques terroristes sans précédents.
Afin de remédier à cette situation qui pourrait coûter chère à la Tunisie sur le long terme, le Premier ministre Habib Essid a, parallèlement, entrepris une large réforme de l’administration, en décidant, par exemple, de réduire drastiquement les effectifs des hauts fonctionnaires étatiques.
L’ensemble des postes de secrétaire d’Etat, soit 14 au total, ont ainsi été supprimés dans le cadre de ce gouvernement resserré. Ce remaniement gouvernemental était toutefois pressenti depuis plusieurs semaines en raison de l’urgence de la situation en Tunisie.