Depuis la mort d’un jeune diplômé chômeur ce week-end, plusieurs manifestations ont éclaté à travers les grandes villes tunisiennes, une situation qui a causé de nombreux troubles et plus particulièrement à Kasserine, ville du centre-ouest de la Tunisie où est désormais imposé le couvre-feu.
Le ministère de l’Intérieur tunisien a en effet annoncé l’instauration d’un couvre-feu mardi dans la ville de Kasserine. Une mesure d’urgence censée calmer la situation dans cette ville où s’étaient rassemblées plusieurs centaines de personnes devant le siège du gouvernorat.
Les manifestants, pour la majorité d’entre eux de jeunes diplômés chômeurs, ont lancé des pierres sur l’édifice, d’autres sont montés sur le toit des bâtiments pour clamer leur revendications de travail.
Plusieurs grandes artères de la ville ont d’ailleurs été bloquées suite à ces manifestations qui ont par la suite dégénéré en violences contre les forces gouvernementales. L’armée a été appelée en renfort pour disperser les protestataires.
Les gaz lacrymogènes ont ainsi été utilisés pour dissiper les manifestations. Au moins 14 personnes auraient été blessées durant ces affrontements entre forces de l’ordre et manifestants.
Pour les observateurs, ces protestations populaires sont les conséquences directes des maux qui gangrènent actuellement la Tunisie. Les jeunes diplômés trouvent de plus en plus de mal à s’intégrer dans le milieu professionnel du fait de la conjoncture économique difficile dans laquelle se trouve la Tunisie.
Le pays attire en effet de moins en moins d’Investissements Directs Etrangers (IDE), ce qui a ralenti fortement la création de projets pourvoyeurs d’emplois. Ce constat est en partie dû à la crise politique et sécuritaire qui prévaut en Tunisie depuis près de cinq ans.
Crise qui a par ailleurs fait chuter l’industrie touristique tunisienne, autrefois grande pourvoyeuse de devises et d’emplois. Plusieurs attentats terroristes ont en effet frappé de célèbres sites touristiques en 2015, ce qui a contraint les tours opérateurs étrangers à se détourner de la Tunisie.