Libye: les divergences rendent fragile le nouveau gouvernement d’union

Après la signature de l’accord de paix de Skhirat au Maroc, les deux gouvernements libyens rivaux ont annoncé mardi à Tunis la création d’un gouvernement d’union nationale, une entité politique qui tend à satisfaire toutes les parties prenantes de ce conflit mais qui s’illustre par de nombreuses vulnérabilités avant même son entrée en fonction.

Alors que la liste du nouvel exécutif n’avait pas encore été révélée, deux membres du Conseil présidentiel en charge des nominations démissionnaient. Le premier arguant que les régions de l’Ouest libyen n’étaient pas assez représentées dans le nouveau gouvernement, le second parce que le général Khalifa Haftar, bras armé du parlement de Tobrouk, avait été évincé.

La démission de ces deux membres du Conseil présidentiel démontre ainsi la fragilité du consensus obtenu pour la constitution de ce nouveau gouvernement d’union nationale.

Les observateurs doutent en effet de la solidité de ce gouvernement qui comporte 32 ministres. Un chiffre important censé satisfaire trois groupes ethniques différents, 20 principales tribus et trois provinces libyennes.

Cette mosaïque d’entités différentes pose d’ailleurs un autre problème majeur, celui de l’implantation géographique du siège de ce nouveau gouvernement.

Actuellement basé dans la capitale tunisienne, le nouveau gouvernement d’union nationale qui est dirigé par l’homme d’affaires tripolitain Fayez El Serraj, doit dans les plus brefs délais se choisir un siège en Libye.

Or cette tâche apparemment simple pourrait causer des différends d’ordre politique entre les différentes parties prenantes en Libye. L’autre problème qui se pose pour le nouveau gouvernement libyen est sa reconnaissance officielle par le parlement de Tobrouk.

La chambre des représentants qui siège dans l’Est libyen et qui est la seule entité reconnue par la communauté internationale, doit en effet approuver dans un délai de moins de dix jours la constitution de ce nouveau gouvernement. Une majorité des deux tiers est ainsi nécessaire dans ce parlement pour que le nouveau cabinet gouvernemental libyen devienne opérationnel.