Libye: L’OTAN hésite à intervenir militairement

Les pays occidentaux tablaient sur la constitution d’un gouvernement d’union nationale en Libye avant d’envisager une intervention ou des frappes aériennes contre l’EI, mais ils s’impatientent de plus en plus, donnant des signes de vouloir passer outre face aux tergiversations des diverses factions libyennes.
A Rome, les pays occidentaux devraient passer en revue, mardi 2 février, les scénarios  possibles d’une intervention militaire pour empêcher l’organisation terroriste de l’EI d’étendre ses tentacules en Libye. La plupart des pays occidentaux souhaitent attendre l’entrée en fonction formelle du gouvernement d’union issu de l’accord signé à Skhirat, au Maroc, sous la supervision de l’ONU.
Mais une telle attente risque de s’éterniser, un gouvernement d’union, même mis en place, pourrait se révéler vite incapable d’imposer son autorité sur toutes les régions. Dans ce cas, sa légitimité même serait affaiblie et ne légitimerait pas une demande d’intervention de l’OTAN ou de pays occidentaux.
Pendant ce temps, l’EI qui contrôle la ville côtière de Syrte, continue à étendre ses positions sur le terrain, jusqu’à Derna, plus à l’Est. L’organisation terroriste cherche à conquérir d’autres régions, et particulièrement les terminaux pétroliers et, plus au Sud et à l’Est, les zones de production.
Les experts estiment que l’EI dispose actuellement en Libye, de quelque 5000 combattants et continue d’attirer davantage de  volontaires étrangers. La plus grande crainte des Occidentaux est de voir Daech atteindre une masse critique en Libye qui le rendrait d’autant plus difficile à vaincre. Les capitales européennes, l’Italie en tête, sont effrayées à la perspective d’une réédition en Libye de l’exemple de l’Irak et de la Syrie.
Une montée en puissance de l’EI en Libye signifie pour les Etats Unis comme pour l’Europe, l’ouverture d’un nouveau front dans la lutte contre Daech. L’Europe en particulier craint des tentatives de déstabilisation des pays voisins: Tunisie, Algérie, Egypte, mais aussi du Niger et du Tchad frontaliers de la Libye. Toutefois, la crainte immédiate des européens, c’est d’assister à de nouveaux flux de réfugiés de grande ampleur venant du Sud de la Méditerranée.