La chute des produits pétroliers qui perdure au niveau international, a de plus en plus d’impact sur l’économie algérienne et met en alerte le pouvoir, au point que le président Abdelaziz Bouteflika a décidé en urgence d’accélérer un plan de développement des énergies renouvelables au niveau national.
A l’occasion de la célébration du 60eme anniversaire de la création de l’Union Générale des Travailleurs Algériens (UGTA), qui a coïncidé avec le 45eme anniversaire de la nationalisation des hydrocarbures, le chef d’Etat algérien a annoncé, lors d’un discours teinté de patriotisme, la difficulté que rencontre le pays pour équilibrer son budget.
Après avoir appelé ses compatriotes à s’armer de patience pour faire face à cette crise qui pénalise l’économie nationale, le dirigeant algérien s’est empressé d’annoncer de nouvelles mesures phares pour limiter la dépendance énergétique du pays aux ressources fossiles. Ces mesures passent, entre autres, par la mise en place d’un plan de développement des énergies renouvelables, notamment le solaire et l’éolien.
Ce plan stratégique prévoit la production de quelque 22 Gigawatts d’énergies renouvelables d’ici 2030. Il entend ainsi porter à 27% la part des énergies vertes dans le mix énergétique national. Cela permettra d’économiser l’équivalent de 300 milliards de mètres cubes de gaz durant la même période.
Parallèlement à ce plan, le gouvernement algérien projette d’accroître l’exportation d’énergies fossiles à fortes valeurs ajoutées plutôt que les produits bruts qui représentent jusqu’à présent la quasi-totalité des exportations algériennes au niveau pétrolier.
L’Algérie inscrit donc son plan de développement des énergies vertes dans un contexte de refonte de son système de consommation d’énergie en prenant notamment exemple sur son voisin de l’Ouest. Le Maroc qui vient de lancer il y a quelques semaines l’exploitation de l’une des plus grandes centrales solaires au monde, est l’un des pionniers dans ce secteur au niveau africain. Le royaume chérifien compte en outre plusieurs parcs éoliens de grande envergure ainsi que des centrales solaires nouvelle génération, dont la centrale CSP à concentration solaire d’Ouarzazate.