L’appel à la journée «ville morte» lancé par la coalition « Ça suffit » a été largement suivi ce mercredi, dans les différentes villes du Tchad.
Les initiateurs de ce mouvement entendaient empêcher le président sortant, Idriss Déby de briguer un cinquième mandat lors de la présidentielle du 10 avril prochain.
Mercredi matin, la capitale, N’Djamena, avait toutes les allures des jours fériés. Les écoles, les marchés, échoppes et autres commerces étaient fermés. La circulation était très faible et les rues étaient plutôt désertes. Seules les banques et certaines sociétés privées étaient ouvertes dans le quartier administratif.
L’administration a bien ouvert mais, dans les ministères, plusieurs départements ont fonctionné au ralenti. Le mouvement a également été suivi en province comme à Moundou, la deuxième ville du pays, à Mao, dans le nord-ouest du pays, et dans d’autres villes comme Sarh, Abéché et Mongo.
Le mouvement anti-Déby a été observé jusqu’à 13h30 heure locale (12h30 GMT). Il a été initié par la coalition « Ça suffit », qui regroupe une vingtaine d’associations de la société civile dont la Ligue tchadienne des droits de l’Homme et l’Union des syndicats du Tchad.
Pour la société civile, le succès de cette opération est la preuve que le peuple rejette la candidature de Déby. La « Ça suffit » a réussi en même temps, a démontrer qu’elle peut mobiliser les masses, contrairement à l’opposition qui a échoué à faire sortir la foule pour sa marche pacifique de mardi, puisqu’elle a été interdite par les autorités.
Cette opération « ville morte » s’inscrit dans un contexte global de contestation du pouvoir du président Déby. Elle a été déclenchée à la suite du mouvement de contestation des lycéens qui, depuis le 15 février, ont manifesté à plusieurs reprises à travers le pays pour dénoncer le viol de leur camarade de classe, la jeune Tchadienne, Zouhoura par des fils de hauts dignitaires du régime. Deux lycéens ont été tués par la police au cours de ces manifestations.