Les naufrages de migrants en partance de Libye se sont multipliés au cours des derniers jours, dont le dernier en date a fait une trentaine de morts, jeudi 26 mais, alors que la marine militaire et les bateaux de pêche italiens ont réussi à sauver des centaines de personnes.
Pour la seule journée de mardi, les garde-côtes italiens ont annoncé avoir recueilli quelque 3000 migrants en 23 opérations de sauvetage menées au large des côtes libyennes. Un chiffre qui porte à 5600 le nombre de migrants secourus en mer en l’espace de deux jours.
D’après le HCR, environ 40.000 migrants sont arrivés depuis le début de l’année sur les côtes italiennes. Après l’accord conclu entre l’Union européenne et la Turquie sur la migration, la Libye est en effet redevenue le principal point de départ des migrants vers l’Europe.
Profitant du chaos politique et sécuritaire dans lequel s’est enlisé le pays depuis la chute du régime de Kadhafi en 2011, les passeurs de migrants ont transformé la Libye en véritable tête de pont des passages clandestins à destination de l’Europe.
Mais la traversée est périlleuse, les migrants sont embarqués à bord de bateaux de pêche souvent surchargés qui ne résistent pas à la violence des courants. Le drame est d’autant plus insupportable que des femmes et des enfants, parfois des nourrissons, périssent dans la traversée.
Les pays européens restent désarmés face à cet afflux qui menace la forteresse Europe. Une intervention militaire en Libye reste sur la table pour stabiliser le pays.
Mais cette option dépend de la demande du nouveau gouvernement d’union nationale soutenu par l’ONU, qui peine toutefois à s’affirmer sur le terrain. Le gouvernement de Fayez al-Sarraj, issu de l’accord inter-libyen de Skhirat au Maroc, demeure confronté à un double défi.
D’un côté, le général Khalifa Haftar, soutenu par le gouvernement rival de Tobrouk (Est), ne reconnaît pas de légitimité au gouvernement d’union soutenu par la communauté internationale.
De l’autre, les groupes armés de l’organisation terroriste de l’Etat islamique maintiennent leur emprise sur la ville portuaire stratégique de Syrte. Deux obstacles qui empêchent toute tentative de stabilisation, faisant en même temps de la Libye une véritable bombe pour l’ensemble de la région.