Le Rassemblement du Peuple de la Guinée (RPG) connaît depuis quelques semaines d’importantes discordes en son sein, des querelles politiques qui ont atteint leur paroxysme lors de l’assemblée générale hebdomadaire du parti, durant laquelle plusieurs députés ont exprimé publiquement leur désaccord avec le président guinéen Alpha Condé.
Critiqué par les syndicats et contesté par l’opposition politique, Alpha Condé fait désormais face à une contestation qui provient cette fois-ci de son propre parti, le RPG. Le dirigeant guinéen a en effet essuyé les remarques pointues de plusieurs députés de son propre parti lors d’une assemblée générale la semaine dernière.
Ces critiques acerbes contre un discours du chef de l’Etat durant lequel il a traité des cadres de sa communauté de « malhonnêtes », ont eu pour conséquence directe le renvoi de deux hauts cadres du parti, dont notamment le député Ousmane Kaba, président de surcroît de la Commission Economique et Financière de l’Assemblée Nationale.
Un troisième député a également été sommé de s’expliquer sur les propos tenus à l’encontre du président guinéen. Le dirigeant d’un parti allié au RPG a également été remercié pour avoir soutenu les propos de ses camarades politiques. Cette dissolution des liens entre le Parti du Travail et de la Solidarité (PTS), dirigé par Mamadou Diawara, et le RPG est une première.
Surnommé le parti Arc-en-Ciel, le RPG tente en effet depuis une demi-dizaine d’années de rassembler les petits partis politiques guinéens. Le RPG est actuellement le fruit de la fusion de plus de 50 partis politiques en guinée. Au départ, le RPG ambitionnait de créer une mouvance politique qui rassemble un large périmètre de figures nationales à l’exemple de son confrère sud-africain ANC.
Cependant, les récents incidents qui ont dévoilé au grand jour les divergences d’opinions qui subsistent au sein du premier parti politique de Guinée, font craindre un éclatement progressif du RPG.