Les missions onusiennes de maintien de la paix présentes en Afrique sont devenues des sujets épineux, à cause notamment des scandales à répétition qui les ont entachées ces dernières années.
Après, la MINUSMA au Mali, la MINUSCA en République Centrafricaine et la MINURSO au Maroc, c’est au tour de l’ONUCI, la mission onusienne en Côte d’Ivoire de connaître, elle aussi, une crise. Les employés ivoiriens de l’ONUCI ont entamé des grèves jeudi pour réclamer le paiement de leurs indemnités de départ.
Des manifestations ont notamment été organisées à l’initiative des grévistes à Abidjan et à Bouaké devant les sièges de la mission ivoirienne. Ils étaient près de 200 grévistes à battre le pavé pour réclamer leurs dus après l’annonce du départ définitif de l’ONUCI en 2017.
Ces manifestations ciblant directement l’ONU, interviennent dans un contexte régional de plus en plus tendu vis-à-vis des missions onusiennes en Afrique. En effet, de nombreux scandales ont éclaboussé ces dernières années la réputation de l’ONU sur le Continent.
Parmi eux, l’affaire des casques bleus ayant abusé à de nombreuses reprises d’enfants en République Centrafricaine. La MINUSCA avait été pointée du doigt par les ONG internationales et les associations de protections des droits de l’enfant pour n’avoir pas su gérer cette crise.
Le scandale relatif à la MINURSO, dans le sud du Maroc, avait également fortement entaché la réputation de l’ONU en Afrique. Le secrétaire Général de l’ONU avait, en mars dernier, clairement pris position pour la cause indépendantiste du Polisario au Sahara Occidental. Une affaire qui ne s’est toujours pas dénouée et qui a relancé le débat sur l’objectivité des missions de l’ONU.
L’autre affaire qui a fait un tollé ces derniers mois est relative à la nationalité des casques bleus présents dans les zones de guerre et plus particulièrement au Mali. Plusieurs pays africains avaient critiqué le rôle joué par l’ONU dans les zones sensibles et le choix de la nationalité des casques bleus qui y étaient affectés.
Les missions de maintien de paix avec un risque élevé sont composées, en grande majorité, de casques bleus provenant uniquement des pays africains. Un choix apparemment délibéré qui se fait au détriment de la vie des soldats africains, comme l’attestent les nombreuses attaques au Mali visant les soldats de l’ONU.