Egypte : la justice annule la cession de deux îles stratégiques à l’Arabie Saoudite

La justice égyptienne s’est finalement prononcée mardi en défaveur de la décision présidentielle de céder deux îles situées en mer Rouge au voisin saoudien, une décision qui avait été prise suite à une visite du roi Salmane en Egypte il y a quelques semaines.

Le Conseil d’Etat, la plus haute juridiction administrative d’Egypte, a annulé la cession à l’Arabie Saoudite des îles de Tiran et de Sanafir. Une décision qui a été accueillie avec joie par une partie de la population et qui a été motivée par l’impossibilité de céder des territoires égyptiens stratégiques.

Situées sur la mer Rouge et plus précisément à l’embouchure du Golfe d’Aqaba, les deux îles inhabitées n’ont pas d’intérêt économique, mais  constituent des points stratégique à mi-chemin entre l’Egypte et l’Arabie Saoudite. La décision présidentielle de changer la démarcation des frontières maritimes de ces deux îles était intervenue en avril dernier lors de la visite du Roi Salmane en Egypte.

A l’époque, le président égyptien Abdel Fattah Al Sissi, avait signé une série de conventions et d’accords économiques avec son puissant voisin de l’Est. En guise de gratitude pour les aides consenties par l’Arabie Saoudite, le dirigeant égyptien avait donc pris l’initiative de céder ces deux îles à Ryiad.

A la suite de cette décision unilatérale, une violente fronde médiatique, notamment sur la toile avait critiqué la cession de ces territoires égyptiens. Une partie de l’opinion publique avait en effet jugé démesurée cette initiative présidentielle. Plusieurs manifestations contre le régime du président Abdel Fattah Al Sissi avaient également été organisées pour dénoncer ce qui a été qualifiée de servitude.

Craignant une aggravation de la situation sécuritaire dans le pays, la justice égyptienne a convenu d’annuler la rétrocession de ces deux îles au grand dam de la présidence. Toutefois, le gouvernement peut encore faire appel de cette décision administrative. Un imbroglio politico-judiciaire qui ne fait que débuter et qui risque de créer d’avantage de tensions au pays des pharaons.