Les forces de l’ordre maliennes ont fait usage mardi à Gao de leurs armes à feu contre des manifestants qui dénonçaient la mise en place des autorités intérimaires dans le nord du pays, une fusillade qui a soulevé un profond débat sur la capacité du gouvernement à contrôler la situation sécuritaire dans les régions du nord Mali.
Au moins trois morts et plus d’une trentaine de blessés ont été dénombrés suite à ce nouvel accès de violence qui a opposé les forces de l’ordre et des manifestants venus protester contre la mise en place des autorités intérimaires dans le nord du pays.
Prévue dans l’accord de paix d’Alger, cette disposition prévoit le remplacement temporaire des élus locaux par des représentants du gouvernement, de l’ex-rébellion touareg et des groupes armés pro-gouvernementaux dans les cinq régions administratives du nord Mali.
Toutefois, une partie de la population locale voyait d’un mauvais œil le remplacement de leurs élus locaux. Des associations de jeunes de la société civile ont donc décidé d’un commun accord l’organisation de manifestations pacifiques.
Malgré l’interdiction formelle décrétée par les autorités, plusieurs habitants de Gao sont descendus dans la rue pour manifester leur mécontentement. La fusillade déclenchée par les forces gouvernementales et qui était destinée à disperser les manifestants, s’est malheureusement terminée par un bain de sang.
Suite à cet incident tragique, de nombreuses figures politiques de l’opposition sont montées au créneau pour dénoncer le chaos qui sévit dans les régions du nord Mali.
Certains représentants politiques ont également critiqué l’accord de paix d’Alger qui a été négocié avec les parties aux conflit sans prendre en considération l’avis des populations locales. D’après eux, l’accord d’Alger donne énormément de pouvoir aux anciens rebelles Touareg au détriment de certaines franges de la population des régions du Nord Mali.