Le gouvernement burkinabè a appelé en début de semaine tous les partis politiques du pays à tenir leurs instances statutaires afin de se conformer avec la législation nationale, une demande qui sera automatiquement suivie par des sanctions disciplinaires.
Au total se sont plus d’une quarantaine de mouvances politiques différentes qui ont été appelées à régulariser leur situation vis-à-vis de la loi. Les statuts des partis politiques burkinabè imposent en effet aux mouvements et formations du pays de tenir à jour leurs instances que sont les assemblées générales et les congrès. Or le régulateur politique national a récemment affirmé que plusieurs partis n’ont pas tenu ce genre de meetings depuis plusieurs années. D’après Aristide Béré, le directeur général des libertés publiques et des affaires politiques, certains mouvements politiques n’ont pas tenu leurs instances depuis plus de 6 ans. Un constat qui a soulevé un débat au niveau national sur le sérieux de ces formations politiques burkinabè.
Afin donc de régulariser cette situation, le gouvernement a donné un mois à compter du 1er aout 2016 pour que tous les mouvements politiques du pays tiennent leurs instances légales. Cette décision sera suivi par des vérifications a prévenu le régulateur national. Par conséquent si les partis politiques ne se plient pas à cette requête gouvernementale, ils pourront écoper de suspension voire même de dissolution.
Le Burkina Faso dispose depuis 1991 d’un système politique intégral avec liberté de création de partis et formations politiques. Mais depuis quelques années, notamment après les récents troubles politiques avec le brusque départ de Blaise Compaoré, les mouvances nationales ont pour partie abandonné la tenue de leurs instances légales. Le gouvernement avait d’ailleurs sanctionné à plusieurs reprises certains mouvements politiques pour leurs non-sérieux. Ce fut notamment le cas en 2012, lorsqu’une quarantaine de partis avaient été suspendus par le gouvernement de l’époque.