Gabon: ce qui a poussé Jean Ping à saisir la Cour Constitutionnelle

L’opposant politique gabonais Jean Ping a annoncé jeudi avoir déposé un recours auprès de la Cour  Constitutionnelle afin de procéder au recomptage des voix, une démarche  qui intervient finalement après plus d’une semaine de crise politique post-électorale, consécutive à la réélection du président Ali Bongo Ondimba.

Jean Ping, le perdant des présidentielles du 27 octobre dernier,  s’est finalement résolu à soumettre à la Cour Constitutionnelle sa requête pour le recomptage des voix. L’homme politique de 73 ans avait longtemps rechigné à intenter une demande auprès de cette institution nationale à cause du supposé parti pris de la Cour en faveur de Ali Bongo Ondimba.

Avec cette décision de l’opposition de demander légalement le recomptage des voix, le Gabon reste toujours dans l’incertitude liée à la crise politique post-électorale. Avant que cette réclamation ne soit officiellement introduite, Jean Ping et ses partisans n’ont cessé de demander depuis mercredi 31 août, jour de l’annonce de la victoire d’Ali Bongo Ondimba, le recomptage des voix.

Toutefois, leur requête n’avait pas force de loi  puisqu’aucune demande n’avait été faite à l’autorité en charge des contentieux politiques. Ali Bongo Ondimba, le vainqueur officiel des élections présidentielles,  avait d’ailleurs invité à plusieurs reprises son challenger à saisir les autorités compétentes pour le recomptage des votes.

Un appel qui avait pour but de faire cesser les manifestations organisées par l’opposition dans le sillage de l’annonce des résultats. Jean Ping avait en effet appelé ses partisans à continuer de réclamer sa victoire et de la défendre à tout prix.

La position de Jean Ping avait été suivie pendant les deux premiers jours ayant suivi l’annonce des résultats. Des centaines de manifestants ont battu le pavé dans les grandes villes du Gabon pour demander le recomptage des voix avant que le mouvement ne s’essouffle. Pour les observateurs, Jean Ping s’est probablement rendu compte de cet  essoufflement des manifestants, ce qui l’a poussé à suivre la voie légale.