L’ONG américaine CIVIC (Center for Civilians in Conflict) a dénoncé la passivité de certains soldats des Nations unies opérant au Sud Soudan qui, d’après l’organisation internationale, seraient restés cloîtrés en juillet dernier dans leur base militaire de Juba au moment même où de graves exactions contre des civils avaient lieu tout autour de la capitale sud soudanaise.
C’est une nouvelle affaire qui entache la réputation déjà bien malmenée des casques bleus opérant en Afrique subsaharienne. Après les accusations de viols en Centrafrique et les scandales sur les origines des casques bleus morts dans le conflit malien, l’ONU fait actuellement face à de nouvelles charges qui ciblent certains de ses soldats au Sud Soudan.
D’après l’ONG américaine, des casques bleus chinois se seraient planqués dans leur base à Juba en juillet dernier alors que des travailleurs humanitaires étrangers se faisaient violer et tuer par une centaine de soldats sud soudanais dans les environs de la capitale.
L’ONG américaine précise en outre que des appels à l’aide ont été lancés à plusieurs reprise suite à ces viols collectifs, mais que les soldats onusiens n’ont pas répondu à ces appels de détresse. Les lieux des exactions ont par ailleurs été nommés avec précision au même titre que le moment exact des faits.
CIVIC va plus loin encore en dénonçant carrément l’abandon de certains sites de « protection des civils » par les soldats onusiens alors même que les combats déchiraient la capitale sud soudanaise et sa banlieue.
Si pour l’heure ces accusations n’ont pas encore été confirmées par d’autres parties, cela n’empêche pas que cette affaire risque de ternir encore plus la réputation des casques bleus opérant en Afrique subsaharienne. Ces derniers ont en effet été accusés à de nombreuses reprises durant ces derniers mois d’avoir échoué dans leurs missions respectives de protection des civils.