La région du Nord Kivu, dans l’extrême nord-est de la RDC a connu un week-end sanglant suite à l’incursion de milices armées qui ont semé la terreur dans de nombreux villages et tué plusieurs dizaines de personnes à l’arme blanche.
Si pour l’heure les autorités sécuritaires ne s’aventurent pas à expliquer les origines de cette tuerie, plusieurs sources concordantes confirment toutefois que les assaillants étaient déterminés.
Durant les journées de samedi et dimanche, des membres de la rébellion ougandaise Allied Democratic Forces (ADF), ont pénétré sur le territoire congolais en s’attaquant aux villageois de la commune d’Eringeti et de ses environs. Au moins 23 civils ont été tués à l’arme blanche et plusieurs dizaines d’autres blessés suite à cette attaque.
Dans les rangs de l’ADF, il y a eu aussi des tués. L’armée régulière congolaise a confirmé la mort d’au moins quatre d’entre eux dans des échanges de tirs avec des militaires dans la région.
Cet accès de violence intervient dans le contexte d’une vague de massacres ayant fait plus de 700 morts durant ces deux dernières années. Les efforts de l’armée congolaise pour mettre fin à ces massacres sauvages semblent vains, les villageois souffrant toujours autant des incursions répétées des miliciens de l’ADF.
Cette situation sécuritaire extrêmement précaire dans le Nord-Kivu a déjà poussé plusieurs milliers de personnes à l’exode. Celles qui sont restées sur place déplorent les faibles moyens humains et militaires déployés dans la région de Béni pour faire face à la rébellion ADF.
En effet, depuis maintenant deux ans, ce sont quasiment les mêmes villages qui sont attaqués à chaque reprise. Le mode opératoire des rebelles de l’ADF est également identique. Ils usent principalement d’armes blanches et de machettes contre des villageois le plus souvent désarmés.
Devant cette situation, mêmes les casques bleus de la mission de l’ONU (MONUSCO) se sont révélés incapables de mettre un terme à ces massacres.