Suite à la défection de plus de trente combattants de Boko Haram en début de semaine, le ministre de l’Intérieur Nigérien Mohamed Bazoum a annoncé le lancement prochain d’un programme visant à amnistier les combattants de la secte islamiste qui se rendent de leur propre gré.
M.Bazoum a en outre déclaré « Nous allons leur garantir la sécurité, nous allons leur éviter la prison, nous allons leur éviter toute poursuite judiciaire. Et nous allons nous acheminer vers une forme de prise en charge ».
Cette annonce a été complétée par une invitation ouverte à tous les djihadistes de la région afin de retrouver une vie normale. Les futurs déserteurs de Boko Haram seront ainsi suivis de près dans des « camps de transit » bâtis à cet effet.
L’intérêt du gouvernement de Niamey de lancer un tel programme s’inscrit dans le cadre de la lutte antiterroriste régionale. Après plusieurs années de lutte acharnée contre les extrémistes de Boko Haram, les pays de la région du lac Tchad essayent de trouver des moyens alternatifs afin de mettre un terme à la crise sécuritaire dans cette zone.
Le programme d’amnistie et de réinsertion pour les anciens combattants de Boko Haram permettra ainsi de tirer avantage de la guerre intestine qui déchire les rangs du mouvement djihadiste. La récente désertion de plus d’une trentaine d’individus des rangs de la secte islamiste a permis de dévoiler les profondes divergences au sein du groupe extrémiste.
Cette initiative du gouvernement nigérien a toutefois laissé perplexe une partie de la population locale qui estime que les anciens combattants de Boko Haram peuvent induire en erreur les autorités. Ils peuvent en effet tirer bénéfice de ce programme afin de reprendre une vie normale en attendant de recevoir les ordres pour commettre de nouvelles attaques terroristes.