La menace terroriste pousse le président burkinabé Roch Marc Christian Kaboré à opérer des réaménagements dans les rangs de l’armée, avec la nomination mercredi du colonel major Oumarou Sadou au poste de nouveau chef d’Etat-major général des armées, le plus haut poste militaire au Burkina.
Un conseil des ministres tenu mercredi, a décidé de mettre à la retraite le Général Pingrenoma Zagré, qui occupait jusque là ce poste, et son remplacement par Oumarou Sadou, qui était le chef d’état-major de l’armée de terre.
Cette investiture s’inscrit dans le cadre d’une réorganisation du système sécuritaire du pays annoncée par le président burkinabé au lendemain de l’attaque terroriste de Nassoumbou, le 16 décembre qui avait fait 12 morts.
Agé de 57 ans, Oumarou Sadou, un militaire de carrière devra donc rapidement s’atteler à la tâche de refonte de l’armée afin d’éviter au Burkina Faso de replonger dans l’insécurité d’il y a quelques mois. L’une des étapes les plus importantes sera sans doute la sécurisation des frontières nord du pays.
En effet, les centaines de kilomètres qui séparent le Burkina Faso du Mali constituent le principal point de passage pour les groupuscules terroristes. Ces derniers bénéficient de la porosité des frontières, des faibles moyens de contrôle dont disposent les autorités burkinabé ainsi que des larges bordures non surveillées entre les deux pays limitrophes pour mener des actions terroristes.
Afin d’inverser cette donne, le nouveau général Oumarou Sadou devra considérablement renforcer les effectifs dans les régions du nord du pays et mettre en place un dispositif de renseignements au niveau des grandes villes.
Il pourra notamment compter sur les militaires français de l’opération Barkhane qui couvrent la bande Sahélo-saharienne. Dans cette optique, le Burkina Faso pourra également bénéficier du soutien financier de la part de la communauté internationale afin d’entamer la refonte de son système sécuritaire.