Le gouvernement ivoirien a ouvert mercredi des négociations avec les syndicats de la fonction publique qui avaient mené des manifestations géantes il y a quelques jours, un pas en avant qui pourrait se concrétiser par la ratification prochaine d’un accord pour mettre fin aux mouvements de grèves.
Le ministère de la fonction publique a en effet lancé mercredi une commission technique mixte qui comprend le gouvernement et les syndicats des fonctionnaires. Cette structure aura pour but de trancher le dossier épineux relatif aux arriérés de primes qu’une partie des agents de la fonction publique n’ont pas touchés.
Des militaires, mais aussi des gendarmes et plusieurs autres corps de la fonction publique avaient organisé de violentes manifestations au cours des dernières semaines. Les protestataires avaient battu le pavé afin de se faire payer leur arriérés de primes. Toutefois, le gouvernement est resté stoïque face à leurs revendications. La présidence avait dès lors lancé un remaniement des plus hauts postes sécuritaires du pays en réaction aux troubles provoqués par les protestations des militaires et les mouvements de grève. Trois des plus hauts gradés sécuritaires ont ainsi été licenciés au lendemain des premières manifestations qui ont touché la Côte d’Ivoire. Il s’agit du chef d’Etat-major général des forces armées, du général Soumaila Bakayoko, le commandant supérieur de la gendarmerie, Gervais Kouakou Kouassi ainsi que du directeur général de la police Brindou M’Bia.
Toutefois, malgré cette pression, les protestations se sont poursuivies. Les écoles, hôpitaux et administrations fonctionnent toujours au ralenti. Le mot d’ordre syndical qui imposait aux derniers récalcitrants de cesser leurs grèves dimanche dernier, n’a été suivi que par une minorité de fonctionnaires. Finalement, le gouvernement a choisi la voie du dialogue et décidé la création de cette commission mixte pour enrayer la dynamique des protestations.