Plus de 500 migrants subsahariens sont entrés vendredi dans l’enclave espagnole de Ceuta, située dans l’extrême nord du Maroc, après un assaut contre la clôture haute de 6 mètres entourant la ville, laquelle constitue avec Mellilia, l’un des deux derniers territoires européens ayant une frontière terrestre en Afrique.
Cette entrée massive de migrants subsahariens a mis en alerte les forces de l’ordre marocaines et espagnoles. Les secours ont également été rapidement mobilisés, puisque des dizaines de policiers et de migrants ont été blessés dans l’assaut.
La Croix Rouge espagnole a par exemple rapporté que son antenne à Ceuta avait dépêché « cinq ambulances et des dizaines de bénévoles » pour prêter assistance à quelque 400 personnes accueillies dans les locaux du centre de rétention administrative de la ville.
La dernière tentative de pénétration de migrants clandestins dans l’enclave de Ceuta remonte à la nuit du nouvel an. Un millier de migrants avaient essayé de franchir les barrières grillagées qui séparent le Maroc de l’Espagne.
Mais depuis, aucune autre tentative n’a été rapportée. Une situation en partie due à la vigilance des forces de sécurité marocaines. Ces dernières ont en effet adopté au fil des années, des approches préventives visant à anticiper les dates des assauts afin d’avorter les tentatives des migrants clandestins sur le sol marocain.
Toutefois, les moyens mis en place du côté marocain ne résistent pas toujours à la pression de migrants subsahariens, massés dans les forêts environnantes dans l’attente de partir à l’assaut de la forteresse Europe.
Le 6 février dernier, le Maroc en conflit avec l’Union européenne sur l’accord agricole bilatéral, avait appelé Bruxelles à faire part de fermeté pour « neutraliser » toute tentative visant à casser l’accord agricole en question.
Toute entrave à l’application de cet accord représente une atteinte directe aux emplois au Maroc ainsi « qu’un véritable risque de reprise des flux migratoires que le Maroc, au gré d’un effort soutenu, a réussi à gérer et à contenir ».
L’assaut lancé vendredi par les migrants subsahariens constitue donc probablement un premier avertissement de la part des autorités marocaines.