La conférence d’entente nationale, qui devait sceller la réconciliation entre les parties au conflit a été mise à mal depuis la fin de la semaine dernière, à cause d’un différend sur la date exacte de la rencontre.
Bamako avait annoncé samedi que cette rencontre allait se tenir du 27 mars au 2 avril prochains. Mais au lendemain de cette annonce, la Coordination des Mouvements de l’Azawad (CMA) et la Plateforme, deux des groupes signataires de l’accord de paix, sont montés au créneau pour dénoncer un « diktat » du gouvernement malien.
« Cette date a été fixée unilatéralement par le gouvernement, sans accord préalable avec les autres parties ». Dans une correspondance adressée au président du Comité de Suivi de l’Accord, les deux groupes opposés à la fixation de cette date « n’ont malheureusement pas été associés à la rédaction des textes de réconciliation ni à la réflexion menée en amont par la partie gouvernementale ».
Prévue par l’article 5 de l’Accord de paix et de réconciliation, cette conférence d’entente nationale devait représenter un tournant pour les négociations de paix. Elle devait rassembler autour d’une même table les différents signataires de l’accord.
Mais le refus des groupes armés de venir aux dates indiquées pousse les observateurs à mettre en doute les capacités réelles du gouvernement malien à fédérer ces différents mouvements rebelles.
D’après des sources proches du dossier, outre le fait que la Plateforme et la CMA n’ont pas accepté la fixation unilatérale de la date de la conférence d’entente nationale, un autre point bloque les discussions de paix.
En effet, les autorités intérimaires, censées stabiliser les régions nord du Mali n’ont pas encore pu être mises en place au niveau des régions de Tombouctou et de Taoudeni. En dehors de la ville de Gao, les patrouilles mixtes ont été incapables de se déployer dans tout le territoire malien, ce qui a favorisé l’émergence d’un sentiment de marginalisation parmi certaines parties au conflit.