La justice camerounaise a annoncé avoir lancé à la mi-mars un mandat d’arrêt international contre l’ancien ministre Essimi Menye, qui est accusé d’avoir participé à un important détournement de fonds publics.
Essimi Menye est désormais sur la liste noire de la justice camerounaise. Cette dernière accuse l’ancien ministre des Finances, qui a également dirigé le département de l’Agriculture et du développement rural, d’avoir participé à un détournement de fonds publics de près de 1,8 milliards de Francs CFA.
Le Tribunal Criminel Spécial (TCS) accuse notamment M. Mneye d’avoir versé entre 2008 et 2012 cette importante somme au cabinet Challenger Corporation, appartenant à un certain Tchakui François. Suite à l’éclatement de cette affaire, M. Menye a quitté le territoire camerounais. Il réside actuellement aux Etats Unis.
Depuis plus de 10 ans, le Cameroun a entrepris une vaste opération de lutte contre la corruption. Dénommée « Opération Epervier », cette mesure a déjà réussi à mettre derrière les barreaux d’anciennes figures du pouvoir au Cameroun.
L’ancien secrétaire général de la présidence camerounaise, Marafa Hamidou Yaya a ainsi été condamné à de la prison ferme pour avoir participé à une affaire de détournement de fonds publics. Jean Marie Atangana Mebara, lui aussi ancien secrétaire général de la présidence, a également été placé sous les verrous.
Toutefois, même si ces mesures anti-corruption ont réussi à diminuer le fléau de la corruption dans le pays en l’espace d’une décennie, elles demeurent largement insuffisantes. Pour de nombreux observateurs camerounais, cette opération n’est qu’un simple moyen de règlement de comptes entre adversaires politiques. Ils préconisent plutôt que le comité anti-corruption soit rattaché à un organisme international pour garantir une supervision indépendante.