Les protestations contre le président sud-africain se sont intensifiées depuis quelques semaines, illustrant la détermination de l’opposition et d’une grande partie des sud-africains d’exiger le départ de Jacob Zuma.
Ces nouvelles contestations font suite au remaniement ministériel opéré par le chef d’Etat sud africain la semaine passée. Jacob Zuma a en effet congédié pas moins de quinze de ses ministres, dont le très apprécié ministre des Finances, Pravin Gordhan.
Ce remaniement controversé du gouvernement a été fortement décrié par l’opposition. Plus grave encore, les traditionnels soutiens de l’African National Congres (ANC), le parti de Jacob Zuma, ont eux aussi abandonné le dirigeant sud africain.
Le Cosatu, le principal syndicat en Afrique du Sud, a énergiquement réagi à ce remaniement, en affirmant que « le moment était désormais venu pour Jacob Zuma de démissionner ». Le patron de la Cosatu, Bheki Ntshalintshali a d’ailleurs déclaré à ce sujet « nous n’avons plus confiance en ses capacités de leadership ».
Le dirigeant sud-africain n’en est pas à son premier conflit avec l’opposition. De nombreux scandales ont éclaboussé sa carrière politique. En 2016, des milliers de personnes étaient descendues dans la rue pour réclamer sa démission suite à son implication dans une affaire de détournement de fonds publics. Il avait financé la construction d’une piscine dans sa résidence privée en pompant dans le budget de l’Etat.
Mis à part cette affaire, d’autres scandales ont été révélés ces dernières années au sujet de Jacob Zuma. Ses détracteurs les plus virulents l’accusent d’avoir fait plonger le pays dans une crise sans précédent. Le Rand, la monnaie sud-africaine, a en effet perdu plus de la moitié de sa valeur depuis l’accession au pouvoir de Jacob Zuma.
Dans ce climat de tension sociale quasi-permanente, les observateurs n’écartent pas la possibilité d’une révolte pour forcer Jacob Zuma à la démission.